Pour la troisième année consécutive, j’ai l’occasion d’assister à la Journée de l’Informatique Libre à Toulon, organisée par le CILL de l’ISEN. L’occasion pour moi de rencontrer des gens intéressants et de cultiver encore un peu plus ma fibre libriste. Je vais racconter dans ce billet mes impressions sur cette journée.
L’arrivée
Cette année, tout comme l’année dernière, la JIL prend place à l’ISEN. À peine arrivé et c’est déjà l’occasion de revoir les visages familiers des acteurs des GULL locaux (Gullivar et Toulonux en tête, mais étaient aussi présents LinuxAzur et Mandr’aix). La conférence d’ouverture est retardée de 30 minutes pour laisser le temps aux personnes présentes de se retrouver à la cantine. Amandine Benoit ( la responsable de la JIL ) prend la parole et c’est l’occasion de nous souhaiter la bienvenue et de remercier les acteurs qui ont rendu cette journée possible. Sans plus de fioriture la première conférence est annoncée.
Matin
Conférence : Formats Ouverts
Thierry Stœhr cofondateur et vice président de l’AFUL, auteur du site formats-ouverts.org et professeur à l’université Paris-Diderot, nous présente la première conférence de la journée : les formats ouverts. Le ton est donné. On y apprend ce qu’est un format et ce que Thierry Stœhr appelle le « mille-feuilles » : un empilement de couches afin de rendre une information pérenne dans le temps. Le ton est léger et très pédagogue mais on parle néanmoins de limitations techniques (support, connectique, langue etc…). L’exemple choisi est très parlant : il s’agit de récupérer un fichier archivé. Dans un premier temps, récupérer le support et un lecteur capable de lire ce support. puis avoir la bonne connectique afin de le relier à un PC, avoir le bon logiciel (et la bonne version !) pour lire ce fichier etc… Les 45 minutes sont avalées d’une traite. Presque trop court pour parler d’un sujet aussi vaste.
Conférence : Comment faire de l’open source quand on est une entreprise
Hybird (la société éditrice de Crème CRM) nous parle de son expérience en temps qu’éditeur de logiciel libre à travers un de ses fondateurs. Il nous dévoile ses recettes pour réussir à concilier business et logiciel libre. On y apprend notamment que le choix de la licence et du nom du logiciel sont les étapes les plus importantes lors du lancement de celui-ci. En effet pour attirer des intégrateurs, un nom simple et original est un avantage non négligeable. Il nous conseille aussi la plus grande transparence en ce qui concerne les méthodes commerciales. Personellement j’aurai intitulé cette conférence : « business éthique ».
La conférence se conclue sur une très belle phrase rappelée par Thierry Stœhr : « Expliquez leur qu’ils peuvent partir et ils viendront »
C’est après cette conférence que je choisis de prendre ma pause déjeuner.
Midi
Atelier OSM
C’est un atelier que je n’avais pas prévu de faire. J’ai été happé par la présentation des projets réalisés grâce à Open Street Map : MapOSMatic, Carte des trains en temps réel, cartes des pistes de ski, des réseaux de transports en commun et j’en passe. On discute contributions, Nicolas Moyroud (un contributeur très très (très !) actif dans l’Héraut) me montre comment utiliser les fonctions avancées de JOSM. Malheureusement, le temps est pluvieux et il a raison de mon courage pour aller cartographier les rues alentours. Cet atelier m’a donné envie de contribuer à mon niveau et d’enrichir la carte de mes tracés GPS. Je ne peux que vous inviter à vous rendre à la cartoparty la plus proche de chez vous.
Après-midi
Conférence : LaTeX
Thierry Stœhr est de nouveau sur le devant de la scène malgré un problème technique de tableau noir (ah la technologie !) et cette fois c’est LaTeX qu’il nous présente. Un historique et une explication rapide de ce qu’est LaTeX puis une démo très simple (avec du Org mode inside) et c’est déjà la fin !
Conférence : Les licences libres comme un acte de résistance
Laurent Paoletti, qui de son propre aveu manie l’amalgame avec brio, nous gratifie d’une conférence sans langue de bois sur le thème du « Copyright Madness » cher à Calimaq. Une conférence très rapide mais néanmoins un parfait prologue à la suivante.
Conférence : Creative Commons
Guillaume Pérocheau, Enseignant chercheur à l’ISEN, nous explique la notion de biens communs et présente les licences creative commons.
Conférence : OpenPGP
Dernière conférence de la journée ! Le sujet n’est pas des plus simples et Jean-Jacques Brucker n’hésite pas à troller pour tenir la salle en éveil. Le sujet aborde la problématique de la confiance sur Internet (et notamment dans les mails mais pas que !), de l’anonymat (je pense que j’y reviendrai) et nous présente son projet : OpenUDC (alternative à Bitcoin).
Fermeture
Il est 18H00 et la JIL touche à sa fin. Le tirage de la tombola à lieu et c’est encore l’occasion de rire. Mon nom sort de la boîte ! Je gagne un livre de la collection « Acces libre » aux éditions Eyrolles.
Conclusion
La journée était bien remplie et les conférences en parallèle des ateliers rendent l’organisation de la journée difficile (l’atelier rasberrypi à phagocyté la conférence de Hybird etc…). Le programme est tellement dense que je n’ai pas pu prendre le temps de discuter avec les intervenants après coup. Un petit regret pour ma part. Pour finir, je tiens moi même à remercier les organisateurs ainsi que les conférenciers et les intervenants (qui pour certains viennent de très loin) pour cette journée. Je vais reprendre honteusement la devise de Framasoft : la route est longue mais la voie est libre. Et heureusement ces personnes, aujourd’hui, sont là pour nous indiquer le chemin et nous aider à faire les premiers pas.